Rotule pour trépied ou monopode

Dans le dernier article, je vous parlais des plateaux (plates) et des attaches (clamps). Maintenant, pour rendre l’installation de votre appareil photo fluide, il est nécessaire d’avoir une tête de trépied versatile. Dans d’autres articles,  je traitais de trépieds économiques qui présentent uniquement une tête orientable vers le bas ou le haut. À l’usage,  vous allez probablement souhaiter un peu plus de souplesse.

Il existe des têtes orientables sur 3 axes : horizontal, vertical et latérale. Ce type de têtes est généralement doté d’un bras qui  contrôle votre appareil photo en le bloquant dans l’axe souhaité, il suffit de visser le bras pour assurer la position. Cette tête est facile à utiliser. Elle est moins rapide, plus encombrante, mais certainement plus précise. Ce type de têtes est tout indiqué pour traiter des sujets fixes, comme dans la photographie d’art, le paysage, l’architecture, la pose longue, le portrait, la  nature morte en studio, la macrophotographie ou l’astrophotographie.

Il existe également la « rotule ball ». C’est une tête qui fonctionne sur billes et qui glisse jusqu’à souhaité lorsqu’on déverrouille le système de contrôle. Ce type de têtes est muni d’une encoche sur le côté pour permettre de basculer complètement l’appareil photo et ainsi passer rapidement d’un plan vertical à un plan horizontal. Elle possède également une petite manette pour barrer le tout bien en place. Son faible encombrement et sa facilité d’utilisation sont très intéressants. En général, elles ont deux molettes : une pour débloquer le mouvement panoramique à 360° et une autre qui débloque les mouvements rotatifs.  Il faut s’en servir avec douceur et surtout bien tenir la caméra pour ne pas qu’elle bascule. La rotule est idéale  en photos animalières, sportives et aussi  macro. Pour ma part, la rotule est la tête que j’utilise le plus souvent.

Il existe également une tête pendulaire, aussi appelée  gimballe, souvent utilisée avec un zoom et pour photographier les animaux et les oiseaux. J’ai déjà présenté un texte sur cette tête, vous pouvez lire le texte ici. Même si vous pouvez l’utiliser dans d’autre contexte, cette tête est surtout dédiée à la photo animalière, ou quand le sujet est en mouvement. La gimballe est  encombrante et massive mais très efficace avec de lourds téléobjectifs. Pour maximiser son utilisation il est intéressant  de trouver le point d’équilibre de chaque lentille pour éviter les basculements avant et arrière. La fluidité de cette tête permet de suivre le mouvement et de capter le sujet  en pleine action. Son désavantage est son prix et son poids. Même si elle n’est pas spécifiquement conçue pour les prises de vues fixes,  la gimballe fait un très bon travail lorsque bloquée. Donc, pour un photographe qui ne veut pas multiplier les têtes elle représente un bon choix.

Il existe également des têtes panoramiques qui ne permettent pas de faire basculer de haut en bas votre appareil, mais qui font une rotation latérale sur 360°. Ces têtes spécialisées  sont souvent dotées d’un minuteur, une façon sûre de planifier le temps de rotation. Comme son nom l’indique, la tête panoramique sert à faire un assemblage de clichés de scènes intérieures, de paysages, voire même du ciel!

Bref des têtes à en perdre la tête…

Plate, Clamp, Ball (termes anglais)

Souvent dans la langue de Shakespeare on se perd dans tous ces noms pour l’équipement photo.

Si vous êtes rendu à acheter un trépied on vous demandera quelle sorte de rotule (ball) vous désirez, quel plateau quick release vous intéresse, houlà! Vous qui pensiez juste acheter un trépied. Bon on va démystifier ça un peu.

Les trépieds de bas de gamme peuvent avoir un système sommaire pour y installer votre appareil. Si vous possédez un appareil de qualité avec des objectifs plus onéreux vous allez devoir chercher un trépied pouvant supporter le poids de votre appareil couplé à son objectif. Lors de l’achat d’un trépied ou d’un monopode, vous constaterez que ceux-ci sont pourvus de fixation des plus basiques, c’est à dire 3 pieds une vis au milieu ou avec un kit prêt à l’utilisation. Ces fixations  ne vous permettent pas beaucoup de flexibilité. Il faut donc minimalement avoir sur la caméra un plateau (plate) et sur le trépied un système d’attache (clamps). On vous parlera d’un système quick release, c’est-à-dire un plateau qui se détache du support en un clin d’œil. Sur le marché on retrouve principalement deux types de système,  l’Arca-Swiss Quick Release System et le RC2. Des systèmes qui se déclinent sous d’autres appellations selon le fabricant.

Arca-Swiss ou RC2?

Le RC2 est le modèle propre à la bannière Manfrotto. Le plateau n’est pas plat, un côté est décalé par rapport à l’autre et est biseauté dans un sens et dans l’autre. Il y a également une encoche, il faut donc l’installer dans le bon sens. L’attache quant à elle possède une petite manette qui permet le retrait rapide de la caméra de son support, en un coup de pouce! Vraiment simple et rapide. J’avais ce système au début.

L’Arca-Swiss quant à lui possède un plateau plat avec des bords biseautés et une protubérance sur le devant et  l’arrière. L’attache possède un pas de vis qui permet d’écarter les bords et de les joindre pour enserrer les bords biseautés. Avec ce système, si la vis est mal serrée La protubérance empêche le plateau de glisser. Votre appareil sera ainsi protégé d’une chute accidentelle. Le système de vis demande un peu plus de manipulation que la manette mais offre une double protection. Cette caractéristique si précieuse pour nos précieux objets en fait un choix prisé par les photographes.

Vous pouvez utiliser un système ou l’autre selon votre préférence, suffit de vous assurer que le plateau et l’attache soient compatibles, car il est impossible de mettre  une attache Arca-Swiss sur un plateau RC2 et vice versa. Pour mes propres besoins j’ai opté pour le système Arca-Swiss. J’utilise une veste de type Cotton Carrier et ce que je ne voulais surtout pas c’est perdre mon temps à changer de plateau. Donc j’avais besoin d’un plateau assez long pour être couplé à un zoom et possédant également la capacité d’y mettre le bouton qui s’insère dans la veste. Le meilleur plateau que j’ai trouvé était du type Arca-Swiss.

Bon cela dit, un simple plateau (plate) et une attache (clamps) à part,  vous permettent de joindre la caméra au pied. Le manque de mobilité de cette fixation peut être compensé par l’ajout d’une rotule. Si on veut des mouvements fluides de droite à gauche et de haut en bas il est donc souhaitable d’avoir entre le pied et l’attache une rotule (Ball). Mais ça…c’est une autre histoire à lire dans un prochain article.